Question d’une amie cette semaine :
« c’est quoi les endroits insolites de Bangkok ? ». Ma bouche
s’ouvre pour amorcer une réponse que je pensais évidente, puis je m’arrête.
Insolite. Je prends conscience que beaucoup de choses me sont devenues
communes, habituelles ici. Et pourtant j’en vois des choses inhabituelles à
priori…
Seule nouveauté, le premier départ.
Dans l’arrière-boutique de l’occidentalité la
plus tribale, difficile de rencontrer des vrais gens. On est content quand ça
arrive, parce que c’est rare, et on n’anticipe jamais le chassé-croisé des
départs et arrivées. La précarité du statut nous revient en pleine face. Mais
bon, on essaie tous quelque part d’échapper aux éléments établis en partant
alors je suppose que c’est la règle du jeu.
Pour essayer de vous faire comprendre notre
statut (le statut des femmes) ici sans que vous me preniez pour une chienne de
garde, j’essaie une nouvelle fois, de m’expliquer.
En Thaïlande, il existe 3 catégories de
personnes : les hommes, les femmes et les farangs hommes. Et nous ?
Et nous ? A la longue, les gens finissent par ne plus trop nous
considérer, à ne plus trop être attentif. Et bien au delà du fait qu’on soit
« sexuellement » transparente ici, l’absence de considération, l’idée
qui veut qu’une femme n’ait pas d’opinions, pas d’envies, pas de sentiments ou
pas de peurs, cette idée qui s’immisce petit à petit dans leur cerveau à coup
de filles trop facilement obtenues, assez dociles et pas vraiment
bavardes, voilà ce qui est dur à vivre
ici. Beaucoup de femmes blanches
deviennent les choses de ces messieurs parce que c’est leur seule manière
d’exister. Beaucoup de femmes oublient qu’elles peuvent dire non. Les autres
sont tellement sur la défensive qu’elles forment des clubs de femmes blanches
esseulées à Bangkok (sur Facebook notamment).
Au milieu, ben on sait pas trop comment se
positionner finalement, sauf auprès de certains, qui, différents des autres
deviennent nos amis, mais qui, trop vite, s’en vont…