Les Philippines, la Malaisie, Singapour, l'Australie et toujours Bangkok.
Trop occupée à voyager et profiter des derniers jours de ma vie Thaïe.

Bye bye kha...

Evénement sur Thanon Pan lundi dernier : tous les thaïs, points rouges sur le front, se sont donnés rendez-vous dans ma rue.
A quelques mètres de ma porte d'entrée se trouve LE temple hindou de Bangkok, aussi appelé temple de la dernière chance (!), je crois que même les bouddhistes viennent ici en pèlerinage lorsque l'un des leurs est mourant par exemple.
Et lundi dernier, les abords du temples bouillaient... La plus grosse fête annuelle du temple se prépare. J'aurais bien ici détailler quelques éléments historiques, je vais vous le retranscrire comme je l'ai vécu : sans rien comprendre!

midi : la rue se remplit peu à peu, des mini autels se dressent partout, la sono arrive (comment ça la sono?), les gens se vêtissent de blanc et on dispose sur les trottoirs les centaines de noix de coco (?) débarquées la veille

6 pm : j'ai l'impression que les sonos et trompettes sont installés dans mon salon. on ne s'entend pas parler. Ok, sortons! "Oh Mama Shiva, oh mama shiva..."

8 pm : bon alors voilà. au programme des défilés en tout genre, plein de fanfares, des milliers de personnes qui se marchent dessus, des sages qui portent des serpents en guise de collier, des gens qui dansent comme envoutés par ces rythmes indiens, certains se mettent même en transe.

plus tard : les plus importants personnages du cortège s'avancent. ils ont les joues transpercées par des sabres, des bodyguards autour d'eux, ont les yeux fermés et bénissent les thaïs agenouillés d'eau et de poudre. Les gens se marchent dessus pour espérer les apercevoir et recevoir cette bénédiction.

plus tard : c'est au tour des chars de sortir du temple et descendre la rue.

Même les vendeurs de brochettes se recueillent.

minuit : dernier événement de la soirée, très attendu (du moins par les Farangs qui se sentent de participer au moins à ça) : le lancer de noix de coco ! il paraît que c'est pour "nettoyer" la rue (qui au passage est dans un état...). Au milieu du défilé, des balayeurs forment des carrés et libèrent un espace au milieu, on est une centaine à les entourer et à se tenir prêt. TOP DEPART, jetez vos noix de coco ! Et dans un bordel entre cris, chants, musique, bruit de fracas, angoisse de se prendre un bout de coque perdu, on jette de toute nos forces notre noix de coco! franchement, je sais pas vraiment à quoi ça sert ni ce que ça veut dire, mais c'est trop rigolo!

Dès le lendemain, la rue est impeccable, plus aucune trace. Tellement propre qu'il m'a été facile de repérer ce charmant serpent d'1m50 la traverser, pour aller se réfugier dans les buissons. Oui oui, les buissons qui se trouvent le long de ma piscine... OOOOOooooh Mama Shiva...

Dans ce pays si conventionnel et avec si peu de souplesse (quand c'est interdit, c'est interdit; oui mais ça n'a pas de sens??? oui mais c'est interdit...Bon), on se dit qu'aller voir un spectacle est peut-être le seul moment où les règles s'assouplissent un peu, où les gens se laissent un peu aller... : Erreur!

Spectacle de danse contemporaine hier. C'est l'événement compte tenu de la rareté de ceux-ci. En tous cas, c'est un événement pour moi. La chose a lieu dans une des seules salles de spectaclesde la ville, une sorte d'opéra Bastille, en moins bien. Tout aussi moderne, mais pas vraiment de bon goût. Bref. Dès l'arrivée, le ton est donné. Je sors juste du travail (oui parce que le spectacle commence à 19.30, donc il faut s'organiser, bien coordonner son heure de trajet et se concentrer pour que son estomac ne crie pas trop famine), je suis donc habillée en "casual chic" ou un truc dans le genre. Le public est déjà dans le hall. La haute société thaïe est là, en talons aiguilles, robes de soirée et choucroute sur la tête. Ah, on ne m'avait pas dit que ça aide pour apprécier un show.
Pour entrer dans le hall on passe dans le portillon de sécurité, on fouille votre sac et on vous répète : pas de nourriture, pas de boisson, pas de photos, etc. Et sinon, on a le droit de respirer?
Le show programmé à 19.30 commencera à 19.30, quoi qu'il arrive. 19.29, l'hymne royal retentit, comme d'habitude tout le monde se lève et montre son respect au Roi (malade et à l'hôpital soit dit en passant). 19.30, le rideau se lève. C'est du sérieux, pas d'aplaudissements.
1h15 après quand même, à la fin du spectacle, on a le droit d'applaudir. Mais pas trop longtemps! 5 minutes maximum après le début du salut, la voix off (?) annonce la remise d'un bouquet de fleurs par son excellence Machin Chose pour féliciter les artistes. Silence. Son excellence Machin Chose s'avance, remet le bouquet, salue les artistes, les danseurs sortent de la scène, la salle se rallume. Terminé.

Terminé. Bon.
Et au final, après avoir vu un specatcle que j'ai beaucoup aimé, je sors de la salle plus frustrée qu'émerveillée, comme si on m'avait empêché d'en profiter.
Eh, dites, si on se lachait un peu?

Expliquez-moi, vous, comment vous feriez pour manger une cuisse de poulet sans utiliser vos mains et avec pour seuls outils une fourchette et une cuillère? Ben moi je galère.
Ras le bol d'une Farang qui ne comprend toujours pas pourquoi les couteaux dans ce pays n'éxistent pas.

quand même, quelques photos de ce joli périple en si bonne compagnie (3 amis made in France). montagnes karstiques, dérives sur le Mékong, rizières, chaleur, riz gluant et beerlao...

long time no write

Bon je fais les choses dans le désordre et m'astreint à l'écriture de quelques lignes, pour vous, et pour moi.

La fin du contrat
voilà bientôt un an que je vis ici. pour vous ça doit sembler peu de temps depuis. pour moi également, bien que. bien que je n'arrive plus à imaginer une vie en France. c'est très étrange. je vois se refermer la parenthèse enchantée. je n'avais jamais considéré cette année comme une parenthèse mais force est de constater que la situation ne peut pas être viable une vie.

Expat-atra bis
les réflexions entamées il y a quelques semaines sur cette même page n'ont fait qu'avancer. imaginez : vous êtes un étranger. vous mettez le nez dehors et personne ne vous ressemble. vous parlez et personne ne vous comprend. vous vous comportez et personne ne le sent. vous êtes voué à ne côtoyer qu'une part minime de cette société, ceux qui sont dans la même situation que vous. alors vous êtes un marginal, un "outcast". bien que les gens soient accueillant (et croyez-moi, à comparer aux français, les thaïs le sont énormément), ça ne vous enlève pas cette sensation de mise à l'écart, de vie hors-norme. pour certain, c'est l'histoire d'une vie, pour moi, ça restera à l'état d'expérience.

De la différence culturelle
parmi les moultes différences culturelles et autres incompréhensions qui font d'une vie ici, une vie de marginale, il en est une primordiale et je m'étonne de ne pas encore avoir aborder ce sujet. clairement, les thaïs et les occidentaux fonctionnent différemment, communiquent différemment. là où nous extériorisons à tout va, eux retiennent et ne lâchent rien. je défis quiconque, avertis ou pas, de réussir à savoir ce qu'un thaï pense au moment où il vous parle. impossible. même pour ceux que la vie ici a hapée plus d'une année. bilan : apprécier le moment présent parce que construire, entretenir une relation (professionnelle, amicale, amoureuse) n'a pas de sens.
back to basics. les vrais échanges se vivent en famille. le reste du temps, on meuble.
alors après un an d'expérimentations, il faut se rendre à l'évidence : on ne peut pas se comprendre. est-ce donc pour ça que les mariages mixtes fonctionnent si bien? (...)
alors bien sûr, ça ne m'empêche pas de côtoyer quelques thaïs (et d'apprécier ces personnes de mon entourage) mais mieux vaut être avertie. cf une récente réaction d'un de mes amis local à une conversation où m'attachant peu à peu à la personne, j'avais preque oublié : "you foreigners, you really don't get anything, do you?"

comme cette même personne le dis si bien "tu ne feras jamais faire à un thaï ce qu'il n'a pas envie de faire". avis à tous les blancs-becs qui débarquent dans ce pays et qui prennent leur discretion pour de la mollesse ou pire, de la stupidité. méfiez-vous de l'eau qui dort...

Reprise des réflexions d'une expat sur son pays d'accueil.
Aujourd'hui, sur un plateau : le sens du dévouement thaï. Comprenez que pour une rebelle grande-gueule française comme moi, certaines choses restent difficile à comprendre.

Exemples :

- La scène se passe dans une voiture. Un homme français, chef d'une équipe de thaïs tient des propos pour le moins limite sur les communautés d'immigrés en France. Les propos limites deviennent franchement racistes. Et le sujet thaï de l'observation hoche de la tête, acquiesce. A croire qu'il aurait pu dire n'importe quoi, elle aurait suivi. Moi, pour ne pas rentrer dans le débat et franchement m'énerver, je ne dis rien, ponctue de 'hum hum' mais reste détachée. Je me demande alors vraiment jusqu'où tout ça peut aller...

- 12 Août, anniversaire de la Sa Majesté la Reine Sirikit. Alors qu'on entend de moins en moins parlé du Roi (les rumeurs le disent de plus en plus malade), la ville se pare de photo de sa femme. Comment Coca-Cola peut accepter de se faire remplacer? La vraie question étant : à quel prix? La Thaïlande se prépare à une journée de célébration en son honneur, sans alcool (interdite à la vente toute la journée). Certes, il ne doit plus s'agir là de dévotion mais plutot de corru**ion. Mais quand même.

Et pourtant, j'en ai rencontré des Thaïs qui ont du plomb dans la cervelle et ne se laisse pas méprendre. S'agit-il d'une minorité ou est-ce qu'il disent tout haut ce que tout le monde pense tout bas? Question qui devrait rester sans réponse, dans un pays où le franc-parler peut vous emmener derrière les barreaux.

Ca sent les vacances...
J'épuise le solde de mes congés. Les amis se succèdent chez moi, la logistique devient complexe. Mais qui va s'en plaindre?
J'alterne les vacances pour moi (comme ces 5 jours à Shanghai dont je ne me suis toujours pas vraiment remise pour des raisons que la plupart des lecteurs de ce blog connaissent) et l'accompagnement des vacances des autres, venant tâter de l'exotisme thaï...

Je suis un peu embêtée. Je voulais faire partager un peu de la culture thaï et des us et coutumes locaux mais je ne fais plus la différence. Je suis maintenant bien habituée et ne détecte plus vraiment les "nouvelles" choses "étonnantes". Il faudrait que je me remette à la page.
C'est aussi parce que ma vie ici devient de plus en plus "normale", bien que l'impression d'avoir pris une année sabbatique en vacances au soleil est toujours là.

J'aurais néanmoins prochainement des vacances au Nord de la Thaïlande, au Laos et aux Philippines à raconter...

Ces temps-ci, la Thaïlande, je l'ai plus vécu qu'écrite...
Pardonnez le retard mais finalement ce n'est pas plus mal!

Par où commencer?

Par l'actualité : 14 juillet
Pour des raisons évidentes de diminution de budget (hum), le 14 juillet en Thaïlande n'est pas ouvert à tous les ressortissants français de Thaïlande. Et heureusement : on est 8000 rien qu'à BKK. Donc seulement quelques 1500 personnes seront invitées. Messieurs les Ambassadeurs des autres pays (qui d'ailleurs offrent des fleurs au notre, marrant comme tradition), Messieurs les sponsors de divers événements, Messieurs les doyens des facultés X, Y et Cie. Pour les raisons que je développerai par la suite, j'avais décidé de ne pas y aller et finalement assurer un 14 juillet, c'est la diplomatie, c'est du boulot... Contrainte sympathique jugeront mes chefs. Mouais. Voilà le tableau : la salle de bal de L'Oriental (l'hotel le plus cher au monde je crois), 600 personnes, un arc de triomphe de 2m de haut sculpté dans la glace, des choeurs pour chanter la Marseillaise, mes collègues dévoués la larme à l'oeil et le champagne qui coule à flot... Objectif commun dans cette vaste farce : boire assez de champagne et assez vite pour rendre la chose moins indigeste. Et c'est tout de suite plus sympa ! Une seule chose manque à l'appel : un ambassadeur! Le nôtre "a été appelé par Paris" il y a deux semaines, promu chef de cabinet au Ministère de la Défense.

Veni Vidi

Et c'est tout. Je suis venu, j'ai vu. A ceux qui me demanderont, je leur expliquerai avec plaisir les rouages de ce beau système qu'on appelle l'Administration Française (j'avais fait une belle description que par autocensure, je laisse au lecteur le soin d'imaginer et que je garde en boîte pour tout intéressé en faisant la demande personelle). Je n'ai pas fait de demande de renouvellement de mon contrat (quasi systématique pourtant), mon activité professionnelle m'aura permis de faire un point sur mes envies et mon séjour ici a fait office de catalyseur de prise de décision. J'y travaille, la machine à projet - Caro est à nouveau en marche. Ici, ailleurs en Asie, ailleurs dans le monde mais peu de chance que ce soit en France. Work in porgress.

Shanghai
En attendant, Mesdames, Messieurs les contribuables, merci de m'offrir 5 jours de vacances à Shanghai, retour aux "sources". Retour aux sensations originelles. L'électrochoc n'est plus très loin...

Expat, hein?
Voilà un effet intéressant d'un séjour longue durée à l'étranger. Chacun le vit à sa manière. Chacun s'implique différemment. Voilà mon constat : je peine à trouver un sens à vivre dans un pays sans connaitre sa langue, cotoyer ses gens, avec un niveau de vie 10 fois supérieur à tout le monde. A part, se faire un petit plaisir matériel et satisfaire sa "curiosité". Oui mais voilà, le schéma a ses limites que je suis sur le point d'atteindre. Plusieurs alternatives s'offrent à moi. A l'étude.

Ah ah !! ça valait le coup d'attendre hein?