Cellule de crise

Hier soir, lemonde.fr : "A Bangkok, la cellule de crise s'organise". La cellule de crise? la cellule de crise? Et tout d'un coup je réalise : mais oui, il s'agit bien de mes collègues et moi, tous mobilisés pour recevoir les centaines d'appels de touristes français bloqués ici. Les bureaux sont vides, l'activité à l'Ambassade est quasi nulle. Sauf dans cette fameuse cellule de crise.
Et nous voilà, entassés dans une salle, les téléphones sonnent, les papiers volent, les informations confirmées et officielles ne le sont finalement plus, la fatigue se fait sentir, la tension monte... Après une semaine de blocage total des aéroports de Bangkok, il faut maintenant penser à faire sortir du territoire les personnes dont les situations deviennent préoccupantes. Certains sous traitements n'ont plus de stock de médicaments, d'autres ont des enfants en bas âge qui supportent mal la tension de leur parents etc... On en entend quand même des vertes et des pas mûres : "vous ne servez à rien" "oui, je sais", "ma fille est en vacance à Phuket, je m'inquiète pour elle" "elle doit surtout se préoccuper de ses coups de soleil", "la France, MON pays, n'affrète pas un avion pour que JE puisse poursuivre mes vacances?" "euh, ben non!"

Je vous parlais récemment de mes 2 boulots, voilà le nouveau troisième. En dehors du fait que les horaires soient incroyables (jours et nuits), que la situation soit vraiment compliquée pour tous ces français au bord de la crise de nerfs, pour ma petite personne, c'est totalement extra-ordinaire de vivre ça. Et ce n'est pas fini...

Quant à la situation politique, ça bouge un peu, mais les manifestants restent. On vit les évènements au jour le jour, heure par heure. Toujours rien de dangereux pour moi, rassurez-vous.

Alors que l'ambassade est en ébullition,  que les marchés de Noël s'organisent ça et là, les repères sautent un à un. Quoi, quel jour on est? Quoi, quelle est la dernière nouvelle? Il faut que je vienne tout de suite à l'ambassade donner un coup de main?

Au milieu de tout ça, on s'est offert une pause à Ayuthaya, cité historique à 80 km de Bangkok.  Du soleil, de l'herbe, de l'espace, des paysages cartes postales... le Bonheur !

Le reste est à admirer dans l'album photo à droite...